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Éducation

Étape venant après l’étape précédente: Apprendre oui, mais apprendre quoi?

Karenne Friday December 29, 2023

Mathematics Lecture At The Helsinki University Of Technology  

Vite, récitez la table de 12! Conjuguer pour moi le verbe "abstenir" au subjonctif. Quelle est la racine carrée de pi ? Quand est-ce que Christophe Colombe est censé être arrivé en Amérique du Nord? Comment appelle-t-on une solution dans laquelle les substances ne se mélangent pas? Quelle est la capitale de l’Ecuador?

Ce sont des choses que nous avons apprises à l’école. Ah, que nous aimons faire des quiz avec ce genre de question. On veut que tout le monde puisse avoir les mêmes bases. On veut donner les mêmes chances à tous. C’est le meilleur des systèmes. Au fait, c’est comme ça.

La décision de ce qui devrait être enseigné est prise par des gens dans des bureaux, souvent détachée de la réalité des enseignants, des élèves et des recherches. On se base souvent sur ce qui a été fait dans le passé et aussi sur les besoins du marché du travail. Mais qu’est-ce qui est important de savoir? C’est probablement une des questions les plus controversées lorsqu’il s'agit de l’éducation: qu’est-ce qui devrait être enseigné ? “...nous privilégions les compétences verbales et numériques aux dépens des habiletés kinesthésiques, musicales, sportives, etc .... De plus en plus nous devons être capables d’évaluer et de synthétiser et avoir une intelligence sociale de haut niveau .... aussi être capable de réfléchir, d’évaluer et de communiquer sa réflexion…” (1)

Je ne prétends pas répondre à cette question, mais je souhaite que l’on se la pose sérieusement et collectivement. En France, en 2000, les ministres de l’Éducation nationale ont déclaré avec fierté que les écoles devraient enseigner plus de culture et d’art. “...il ne faut plus considérer l’art comme le supplément d’âme du système éducatif, la matière à pratiquer après toutes les autres, et sacrifiée aux savoirs considérés comme plus «fondamentaux». Cette opposition, cette hiérarchisation doivent disparaître. Le plan propose de donner aux arts et à la culture une place centrale dans notre système éducatif.” (2) De beaux mots, de belles paroles, qui sont tombées sur des oreilles sourdes, comme beaucoup de beaux mots de nos chers politiciens. Les arts sont ce qui nous définit comme être humain. Nous sommes tous créateurs à différents niveaux. Est-ce que nous perfectionnons ou même explorons ces habiletés? Est-ce que nous leur donnons de l’importance dans notre société?

Il y a beaucoup de choses à apprendre, et l’école n’a choisi qu'une infime partie. On sait que l’histoire est enseignée par les gens qui la construisent. Je déplore la façon dont on enseigne l’histoire autochtone au Québec. Heureusement nous avons décidé d’inclure cette culture dans l’enseignement de l’histoire dans les écoles, mais l’histoire de ce peuple est enseignée par des gens non autochtones, d’une perspective non autochtone, avec des dates, des cahiers d'exercices, des coutumes observés, des faits relatés par les anthropologues. Quelle honte! Nous étions deux professeurs dans une classe de 3e année. J'enseignais la géométrie et l’histoire. Ma collègue a fait appel à des gens issus des Premières Nations qui parlaient de leur histoire chaque semaine aux élèves. Les élèves étaient emballés par l’expérience et me racontaient tout ce qu’ils ont appris et vécu à travers le récit de ces personnes. L’apprentissage était beaucoup plus riche et immersif que si je le racontais à ma façon à partir d’un manuel.

À l'école primaire en Ontario, mon enseignant d’histoire de 8e année emmenait sa classe dans un village Iroquois pour y rester deux nuits à y vivre comme dans le temps. Cette expérience ne donnait pas une vision adéquate de la situation actuelle des Premières Nations, mais au moins il y eut une tentative de comprendre le mode de vie des peuples iroquois et c’était une leçon vécue et non seulement racontée dans un livre. Malheureusement, faute de fonds et de la charge de l’organisation, il ne faisait l’expérience qu’une année sur deux. J’étais dans l’année qui n’allait pas faire le voyage. Quelle déception! Je voyais comment les enfants qui ont eu cette expérience revenaient avec une meilleure compréhension du peuple autochtone et de la vie de l’époque. Je n’entends que des soupirs et des grognements des élèves au Québec qui doivent entendre la même histoire pendant plus de 8 ans relatés de façon fade et sans imagination. Les enfants issus du système québécois n’ont plus le goût d’entendre parler de l’histoire des colons et des autochtones tellement c’est mal enseigné. Dans le livre La Beauté à la rencontre de l’éducation, Elisabeth Toulet raconte son expérience interculturelle dans laquelle elle s’est liée avec des élèves des Premières Nations au Québec, des Québécois non aborigènes et des Français pour créer un film de fiction qui raconte l’histoire autrement.

“...le film fut entièrement réalisé par des équipes mixtes d’Amérindiens et de Français…et nous fit travailler deux ans ensemble. Plusieurs jeunes de Pessamit apprirent à manier une caméra : ils étaient très adroits sur le plan technique et leurs prises de vue révélèrent vite…qu’ils savaient "regarder'' … Le tournage du film Tshil Nuitcheuakan, Toi, mon ami que nous avons traduit en français par l’Avenir de l’homme dan les yeux d’un enfant, commença à Pessamit en août 1985…avec cent cinquante enfants atikamekw et montagnais, vingt enfants français accompagnés par Jean Peslherbe et soixante-dix élèves québécois d’un collège de Témiscouata qui pénétraient pour la première fois avec leurs professeurs dans un village amérindien. ..Cette vie commune qui avait porté la création artistique me semblait si naturelle que je voulais l’inscrire désormais dans notre formation…or je ne croyais pas possible de le faire dans le contexte scolaire avec un nombre trop important d’enfants…l’ambiance scolaire m’avait semblé souvent contradictoire avec une démarche artistique.” (3)

Le film a eu un impact sur les participants qui ont pu vivre une expérience unique. Malheureusement, ce n’était qu’une expérience unique. Pourquoi n’avons-nous pas recréé l’expérience maintes fois? Pourquoi ce genre de rencontre interculturelle entre Québécois et Premières Nations n’est-il pas récurrent?

J’ai eu l’occasion de lire des livres et des essaies écrits par de grands penseurs qui répandaient leur vision révolutionnaire de l’éducation, je suis surprise de voir que, malgré toutes les études, tous les projets pilotes, toutes les idées audacieuses, l’école au Québec et dans d’autres régions dans le monde, fait du surplace ou, du moins, ne prend que de très petits, petits pas hésitants vers l’avant.

La question demeure, que devons-nous apprendre à l’école. Autrefois, dans plusieurs sociétés nord-américaines, l’école ne durait qu’une demi-journée afin de pouvoir permettre aux enfants d’aller travailler le reste de la journée à la ferme, et elle ne s’occupait que d’enseigner les bases de la mathématique et de la langue. Sans vouloir retourner dans le passé ou dire que c’était mieux dans le temps, il faut réexaminer cette institution et son rôle dans notre société. Maintenant, on demande à l’école de s’occuper de tous les apprentissages, le savoir-être autant que les savoirs de base des enfants. Les parents ont délégué leur rôle, ils s’attendent à ce que l’école éduque et élève leurs enfants. Récemment, j’ai lu dans un article de journal que l’on demande même aux enseignants et aux éducatrices d’apprendre aux jeunes enfants comment se brosser les dents. Les rôles méritent d’être re définis.

Une des choses à avoir en tête est comment favoriser les enfants issus de familles culturellement et économiquement dépourvues. Donc, une école où les moyens éducatifs sont variés, intéressants, immersifs et riches culturellement réussira à réduire le schisme entre les diverses strates socio-économiques. C’est là que l’école peut combler certaines lacunes. Par contre, plusieurs organismes peuvent contribuer à combler les manques. J’ai eu l’occasion de travailler dans un centre communautaire qui offrait des services pour les jeunes dans un quartier défavorisé. Là, les enfants viennent pour faire des activités, recevoir de l’aide avec leurs devoirs, cuisiner ensemble et explorer leur communauté. Les animatrices et animateurs sont présents pour assurer le bien-être des enfants, mais aussi pour favoriser leur sentiment d’appartenance. Comme il est souvent dit, ça prend un village pour élever un enfant. La notion du village est essentielle puisqu’elle soulève l’idée que nous avons tous une influence sur les gens qui nous entourent et que nous pouvons participer à l’éducation de la prochaine génération et que nous bâtissons ensemble la communauté.

Dans tous les cas, repenser l’éducation veut dire que les enfants issus des milieux désavantagés seront soutenus. Repenser l’éducation devrait faire en sorte que tous les enfants aient plus de chances et aient accès à plus de ressources.

A Bumblebee A Curious Child (214083229)   

La Nature

Avec le temps, nous nous sommes distancés de la nature qui nous entoure. Pourtant, c’est ce qui garantit notre subsistance. Quel enfant sait à quoi ressemble un plant de patates? Qui connait le rôle des arbres et des plantes dans notre vie et notre existence? Quel enfant saurait comment subsister à ses besoins plus tard à partir de la nature? Non, il saura comment être un bureaucrate, ou comment maximiser le rendement et les profits d’une petite ou grande entreprise. Il saura comment bien rédiger une lettre d’application, mais il comprendra peu la terre sur laquelle il vit. La nature est essentielle à notre survie, mais que savons-nous vraiment d’elle, nous, les citadins ? Il y a tellement de choses à apprendre de la nature. Pourtant, le temps alloué à l’étude de la nature ou dans la nature est minime.

Ici, il ne s’agit pas d’une discussion sur les changements climatiques et l’avenir de la planète. À mon avis, ce dialogue n'est pas aidant. Cette initiative n’a pas fait progresser la cause et n’a fait que banaliser le sujet. Elle a plutôt servi à développer l’anxiété environnementale. Malgré tous les débats médiatiques sur l'environnement, la terre n’est toujours pas étudiée à l’école. Si les gens comprenaient qu’ils vivent sur une planète et qu’ils doivent en prendre soin comme ils prennent soin de leur corps, de leur maison, de leur chambre et de tout ce qu’ils aiment, il n’y aurait pas de débat sur l’environnement et sur les conséquences néfastes de ne pas le protéger. On enseigne plutôt à calculer pour gérer une entreprise avec le plus de gains et le moins de pertes. J’exagère un peu, mais c’est pour démontrer à quel point c’est ridicule d'écarter la nature de l’éducation. Les élèves devraient passer plus de temps dehors qu’à l’intérieur dans toutes les saisons. Ils devraient pouvoir comprendre comment planter un jardin. Ceci est encore plus important en ville lorsque les enfants sont détachés de la terre et de l’agriculture. Ils devraient comprendre le cycle de la vie. Ils devraient apprécier la température, les arbres, les insectes, etc. Ils devraient tous savoir ce qu'est un dépotoir et comment nos déchets sont traités. Au lieu de cela, les jeunes enfants croient que les déchets disparaissent par magie: “Out of sight, out of mind” comme dit le dicton anglais. On devrait prendre le temps de créer un lien avec notre terre et ce pas seulement lorsque tous les autres sujets sont finalement enseignés.

L’étude et l’appréciation de la nature n’est pas seulement un sujet pour les passionnés, c’est un sujet pour tous ceux qui habitent sur la planète. Ne serait-il pas utile de comprendre là où nous vivons et de savoir comment prendre soin de l’air, de l’eau et de ce qui est sur la terre? Ce n’est pas un cri d’une fanatique, c’est logique, évident, du vrai bon sens.

BetterSharingWithAI  

L’art

Je reviens à l’art. La nature est une œuvre d’art en constante évolution. Nature est art et art est nature et nous sommes nature. Nous sommes tous art. L’art sait nous stimuler, nous provoquer, nous émouvoir. L’art est plein d’amour, le désir d’aimer et d’être aimé. Une éducation sans art n’est que chiffres et lettres. Les chiffres et les lettres n’ont ni art ni amour, mais sont primordiaux dans la communication de l’art et l’amour. Cependant, souvent on enseigne les chiffres et les lettres avant d’enseigner l’art et l’amour. Pourtant, si on commençait avec ces deux concepts-là, l’élève chercherait les lettres et les chiffres afin de communiquer leur art et leur amour. L’art stimule l’imagination et la créativité qui sont des aspects essentiels pour une vie pleine, pour une vie saine, pour sortir du pétrin, pour résoudre des problèmes, pour toutes sortes de choses.

Rudolf Steiner a créé une façon d’aborder l’éducation et c’était à travers l’art. Ce n’était pas de traiter l’art comme une matière à apprendre comme les langues ou les maths, mais c’était le moyen par lequel apprendre. L’école, selon Steiner, devrait être un lieu de créativité. Même si je ne partage pas toujours ses idées sur d’autres sujets comme l'anthroposophie, je suis d’accord avec lui sur ce point. On peut tout apprendre à travers les arts. À travers l’art visuel, on développe le sens de la forme, la motricité fine, la géométrie, l’esthétique et plus encore. De la musique, on apprend la langue, les mathématiques, la culture, et plus encore. À travers l’art dramatique, on apprend sur l’humain, sur nous-mêmes, sur l’expressivité, sur la langue, sur l’histoire et plus encore.

Ma première fille est allée dans une école spécialisée en art dramatique. Ils passèrent une grande partie de leur semaine à apprendre sur l’interprétation, sur l’art dramatique et l’histoire du théâtre. Elle n’avait pas trop l’intention de devenir actrice, mais, elle a choisi ce parcours parce qu’elle avait une affinité pour cet art, l’école était à proximité et ça lui paraissait plus stimulant qu’un parcours régulier. Certains voient ce choix comme un choix qui peut être amusant, certes, mais ne formera pas adéquatement les jeunes. Au contraire, lorsqu’elle était au CÉGEP, elle et ses camarades du secondaire, peu importe leur CÉGEP choisi, ont constaté qu’ils avaient acquis des connaissances profondes en histoire et en littérature contrairement à la plupart des autres étudiants. Lorsque les profs évoquaient, par exemple, Ionesco ou une époque historique quelconque, les élèves ont non seulement entendu parler une fois en classe par leur enseignant, mais ils les ont étudiés, décortiqués, répétés et joués sur scène! Ils ont ingéré tout cet apprentissage sans même en être conscients qu’ils apprennent, et ils le faisaient avec plaisir, pour la plupart.

La musique c’est le son de notre âme. Toute culture a sa musique propre à elle. La musique fait partie de l’expérience humaine. L’expression musicale fait appel à plusieurs sphères du cerveau. Dans le langage formel de l’éducation au Québec, on parle d’apprentissage en termes de compétences. La musique fait appel à plusieurs compétences. Plusieurs études font l’énumération des bienfaits de la musique, ou encore les parties du cerveau stimulées en écoutant la musique ou en faisant de la musique. Les recherches sont concluantes, la musique a des effets positifs sur l’humain. Pourtant, beaucoup d’écoles au Québec n’optent pas pour l’enseignement de la musique parce que c’est plus coûteux comme option artistique et qu’il est difficile d'obtenir des spécialistes. Parfois même lorsque c’est offert, le cours est appauvri et est réduit à l’enseignement de la théorie et quelques chansons chantées ou pire, jouées sur les flûtes à bec. Je disais à mes élèves lorsque j’enseignais la musique que le cours de musique est le plus important et que les élèves devraient avoir la musique la moitié du temps à l’école. Ils étaient d’accord avec moi, mais peut-être pas pour les mêmes raisons. À travers la musique les élèves concrétisent les notions mathématiques, la langue, l’expression, l’histoire et j’en passe. Mais, même sans parler des compétences, des connaissances ou des notions, la musique fait partie intégrante de notre ADN et ne devrait jamais être considérée comme un détail ou un accessoire. “Researchers have shown that practicing music for a longer period of time increases connectivity of the corpus callosum thus strengthening communication between both hemispheres and, more so, appealing to connectivity in the ventro-lateral (VL-PFC) and medial prefrontal cortex (M-PFC) (Zuk et al., 2015)” (4)

Les bienfaits d’apprendre à travers l’art sont innombrables. Il est impératif que les enfants puissent utiliser leur créativité pour absorber les apprentissages. L’apprentissage n’est pas seulement d’ordre alphabétique ou numérique, mais entier et global. “Cultiver cet instinct d’intérêt pour le monde, pour l’autre, dès l’enfance, grâce à l’activité artistique développe l’intelligence mieux que le travail purement intellectuel.” (5) dit Elisabeth Toulet en parlant de l’ouvrage Roger Cousinet, Une pédagogie de la liberté de Louis Raillon. Beaucoup a déjà été écrit sur l’apport de l’art et la créativité dans l’éducation et les études ont fait leurs preuves. Bien que je conteste les postures religieuses de Steiner, sa propension pour l’art et la créativité dans l’éducation est progressive et bien documentée. Malgré cela, on trouve encore aujourd’hui des systèmes et des enseignants qui ont recours à des formes plus intellectuelles de l’éducation et des méthodes plus traditionnelles favorisant le magistral et le par cœur. Ceci est déplorable et inacceptable en sachant tout ce que nous savons sur l’enfance, l’éducation, le développement de l'humain, l'art et la créativité. Cette erreur est encore commise parce que l’art et la créativité sont associés à un manque de discipline. Au contraire, l’art et la créativité requièrent une discipline accrue. L’erreur est de confondre discipline avec une conformité silencieuse et robotique.

Souvent ce manque d’emphase sur les arts est dû au manque de temps puisque les enseignants ont des exigences ministérielles très précises. Si nous n’enseignons que ce qui est exigé dans les évaluations du ministère, nous allons perdre la richesse de ce que l’école peut offrir à un enfant. Les études empiriques se multiplient partout dans le monde pour prouver l’importance de l’art dans l’enseignement et dans la vie des gens. “We find that a substantial increase in arts educational experiences has remarkable impacts on students’ academic, social, and emotional outcomes.” (6)

Je pense fermement qu’il est essentiel que l’art et la création soient au cœur de l’éducation. La « bonne vieille méthode », qui exige beaucoup de mémorisation sans objectif autre que celui de répéter adéquatement le contenu servit, transforme l’enseignement en une relation de domination. Le par cœur n’est pas à écarter complètement, car il a une certaine utilité. Des tables et l’orthographe sont deux exemples de matières qui s’apprennent bien grâce à la mémorisation. Cependant, ils peuvent être réinvestis dans des activités plus créatives par la suite. L'art et la création nous font grandir et ils nous stimulent davantage. La recherche de Boulay montre qu’à travers l’art nous interpellons l’élève avant de lui inculquer des connaissances : “C’est dire jusqu’à quel point il importe, au stage de l’enfance, de persuader et de séduire l’appétit sensible, c’est-à-dire de le disposer affectivement au bien. À cette fin, l’art musical est particulièrement efficace. Plutarque voit dans l’application de la musique à l’âme un moyen de la dompter et de l’apprivoiser.” (7)

Certains enseignants diront qu’ils ne sont pas artistes alors que cette approche n’est pas pour eux. Cependant, la créativité et l’expression artistique ne sont pas réservées uniquement aux artistes. Ces attributs sont nécessaires afin d’être un enseignant intéressant, versatile et engageant. Nous avons libellé “artiste” ceux qui ont choisi de vivre de leur art. Toutefois, nous avons tous une fibre artistique. C’est comme dire que seuls les prêtres peuvent être spirituels! Un pasteur m’a raconté qu’un de ses paroissiens lui a demandé de prier pour lui. Le pasteur lui a répondu qu’il pouvait prier lui aussi. Le paroissien lui a répondu que non, c’est pour ça que lui, le pasteur est payé. Tout comme certains sont plus sportifs que d’autres, certains vont être plus artistiques ou spirituels que d’autres. Mais il s'agit que nous ayons tous un côté sportif, artistique et spirituel, etc. Le corps, l’âme et l’esprit existent dans chacun de nous.

(1) Hattie, John, L’Apprentissage visible pour les enseignants; Connaître son impact pour maximiser le rendement des élèves. Presse de L’université du Québec. P. 117

(2) Ministère de l'Éducation nationale, Direction de l’enseignement scolaire. Mission de l’éducation artistique et de l’action culturelle. Le plan pour les arts et la culture à l’école CNDP 2001

(3) Toulet, E. (2014). La Beauté à la rencontre de l’éducation: Académie internationale de Théâtre pour enfants. L'Harmattan. p. 45 et 46.

(4) Jaschke AC, Honing H and Scherder EJA (2018) Longitudinal Analysis of Music Education on Executive Functions in Primary School Children. Front. Neurosci. 12:103. doi: 10.3389/fnins.2018.00103

(5) Toulet, Elisabeth, Op. Cit p. 116

(6) Bowen, Daniel H. Ph.D. and Brian Kisida, Ph.D. Investigating Causal Effects of Arts Education Experiences: Experimental Evidence from Houston's Arts Access Initiative, volume No. 7, Issue No. 4 | Februar y, 2019

(7) Boulay, J. (1961). Le rôle de la musique dans l'éducation. Laval théologique et philosophique, 17(2), 262–274. https://doi.org/10.7202/1020013ar